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Séminaire breton Virtuel pour la 6e Session nationale « Enjeux et stratégies maritimes »

Faute de pouvoir mettre le cap vers l’Ouest pour leur 4e séminaire à Brest et Lorient en raison des contraintes imposées par la pandémie de la COVID 19, ce sont leurs écrans et leurs réflexions que les auditeurs de la 6e session nationale « Enjeux et stratégies maritimes » ont virtuellement orientés vers le Ponant. Il se sont successivement intéressé aux enjeux de  la connaissance des mers et des océans, aux grands défis géostratégiques et géopolitiques de l’océan Atlantique, à la politique de dissuasion de la France et aux moyens dont dispose la Marine nationale pour y faire face.

IHEDN | Séminaire breton Virtuel pour la 6e Session nationale : les auditeurs découvrent les moyens,  la haute technologie ainsi que l’expertise de l’IFREMER nécessaires à la maîtrise des enjeux de la connaissance des océans.
IHEDN | Séminaire breton Virtuel pour la 6e Session nationale : les auditeurs découvrent les moyens, la haute technologie ainsi que l’expertise de l’IFREMER nécessaires à la maîtrise des enjeux de la connaissance des océans.

Le vendredi matin, les auditeurs ont été plongés au cœur de la connaissance des mers et des océans en découvrant deux pépites françaises du domaine : l’Institut français pour l’exploitation de la mer (IFREMER) et le Service hydrographique de la Marine (SHOM). L’ingénieur général de l’armement Laurent Kerléguer, directeur du SHOM, leur a présenté les missions de ce service de renommée mondiale, référence française pour la connaissance des fonds marins. Ensuite, lors d’une table ronde, les auditeurs ont pu également échanger avec deux chercheurs de l’IFREMER, Benoît Loubrieu, spécialiste du programme Extraplac, et Cédric Bacher, expert des écosystèmes côtiers. Les auditeurs ont alors appris à quel point les mers et les océans étaient peu connus – beaucoup moins que la surface de la lune ou de Mars – ainsi que leurs extraordinaires potentiels et leurs grandes fragilités face aux excès de l’activité humaine. Ils ont également découvert l’importance stratégique de l’océanographie et de l’hydrographie en matière de défense ou dans les domaines juridiques ou diplomatiques.

Après une brève pause « déjeuner », le vice-amiral d’escadre Olivier Lebas, commandant la zone maritime de l’Atlantique, a débattu avec les auditeurs des nombreux enjeux de cet océan qui a donné son nom à la plus grande alliance militaire actuelle : l’OTAN. C’est également en son sein que se diluent les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) sur lesquels reposent la souveraineté et la défense des intérêts vitaux de la France. Les auditeurs purent ensuite bénéficier d’un visite virtuelle du MICA Centre où son commandant, le capitaine de corvette Gilles Chehab leur a montré tout l’intérêt de ce centre qui réactualise en permanence la situation du trafic maritime mondial et offre une très grande réactivité d’intervention en cas d’incidents ou d’accidents, notamment face à la piraterie et au brigandage dans le golfe de Guinée.

Enfin, la journée des auditeurs s’est terminée en apothéose avec la rencontre du vice-amiral d’escadre Chaineau, commandant les forces sous-marines et la force océanique stratégique (FOST). Ils ont pu débattre avec lui des grands enjeux de la dissuasion nucléaire française et se rendre compte du niveau de complexité, de technologie et de rigueur – propriété de quelques rares nations dans le monde – nécessaire pour assurer sans discontinuité cette mission exceptionnelle depuis maintenant un demi-siècle, 24 heures sur 24 et 365 jours par an. Mais les auditeurs furent surtout impressionnés par cette chaîne d’une absolue fiabilité, fondée sur une sélection intransigeante et une confiance absolue, reliant le Président de la république, seul détenteur de la décision ultime, à chaque sous-marin en patrouille.

 IHEDN | Séminaire breton Virtuel pour la 6e Session nationale : Le contre-amiral Christophe Lucas débat avec les auditeurs sur les capacités d’action des commandos marines.
IHEDN | Séminaire breton Virtuel pour la 6e Session nationale : Le contre-amiral Christophe Lucas débat avec les auditeurs sur les capacités d’action des commandos marines.

Après une navigation virtuelle de nuit vers Lorient, les auditeurs se retrouvèrent le samedi matin à pied d’œuvre pour échanger avec le contre-amiral Christophe Lucas, commandant la force maritime des fusiliers marins et commandos, et le capitaine de vaisseau Jean-Christophe Turret, commandant l’aéronautique navale de Lann-Bihoué, qui leur ont fait partager les défis auxquels ils sont confrontés. Le premier les a immergé dans le monde mythique de ces unités d’élite de renommée mondiale qui ont marqué l’histoire de la France et continuent aujourd’hui de conduire les missions les plus périlleuses où l’excellence du niveau opérationnel et la fraternité d’arme sont le ciment de l’efficacité opérationnelle. Le second leur a fait toucher du doigt la virtuosité exigée des pilotes de l’aviation embarquée pour apponter par gros temps avec une précision de quelques mètres. Puis les auditeurs ont découvert l’impressionnante largeur du spectre des capacités opérationnelles d’un Atlantique 2, sur mer comme sur terre. Cet avion de patrouille maritime, aéronef français, doté de la plus grande capacité d’emport d’armement (missiles, torpilles, bombes…), est en effet un véritable « couteau suisse ». Outre l’exceptionnelle capacité de recueil d’information et de renseignement que lui permet une grande variété de capteurs (électroniques, électromagnétiques, acoustiques, vidéo, infrarouges…), il est capable de sauver des naufragés comme de détruire un navire, un sous-marin ou un objectif terrestre au centre du désert.

Enfin, les auditeurs ont consacré le samedi après-midi à leurs travaux de comités et en élisant leur président de comité. Mais ils garderont de leur escale bretonne l’image de ces marins passionnés qu’ils se sont promis, dès que les conditions sanitaires le permettront, de retrouver en chair et en os, et surtout de « toucher la tôle » de leurs navires et aéronefs pour évacuer leur frustration de ne les avoir vu qu’à travers leurs écrans.

La fin d’année 2020 approche à grands pas et la nouvelle année porte l’espoir des auditeurs de pouvoir abandonner dès que possible leurs écrans pour se retrouver à nouveau et continuer ensemble à découvrir ces enjeux maritimes si importants pour la France et à réfléchir au meilleures stratégies pour y faire face.